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SA VIE, SON ŒUVRE

» Puis, ce sont encore des fêtes, des éclats de rire, mille folies, des croisées de restaurant illuminées, des voyages recommencés, des places et des quartiers réapparus, les orchestres des villes d’eaux, les couchers de soleil dans l’océan.

» Ainsi fait le souvenir, ce montreur de vieilles lanternes magiques. Que de temps perdu à ce stérile spectacle, aux heures où les autres hommes s’agitent, se hâtent, s’efforcent, s’illustrent ou s’enrichissent !

» Je ne veux plus du souvenir, je ne veux plus de la duperie. À la mer, à la mer, le passé ! Blême troupeau d’illusions, à la mer !

» Laissez-moi me tourner vers l’avenir, et ne regarder que lui. L’avenir, cet horizon des croyants et des forts. L’avenir aux magies infinies, aux perspectives éblouissantes ! L’avenir fait de hasards et de prodiges !

» Il doit y avoir en moi, comme en tout le monde, un second homme dont la seconde existence est proche, je le sens. Il faut qu’elle me trouve préparé pour les tâches nouvelles.

» Je ne veux plus du souvenir ! »


Revenu au journalisme, Monselet poursuit la série de ses Petits Lundis jusqu’à la fin de mars 1873 : — à cette époque, le Petit Journal traverse une crise, et notre chroniqueur quitte la maison si hospitalière des Millaud au moment où M. Émile de Girardin y fait son entrée.


Peu de temps après (28 juillet 1873), le journal l’Événement, dont M. Edmond Magnier venait de prendre la direction et qui devait avoir une si brillante période, charge Monselet de la critique dramatique.

Comme critique ou comme chroniqueur, Charles Monselet devait rester dix ans attaché au journal l’Événement et, en même temps qu’un grand nombre d’hommes de lettres —