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SA VIE, SON ŒUVRE


Faut-il s’étonner de cela ?…
Le génie est bon camarade.
Messieurs, mesdames, nous voilà
Avec Molière, en escapade,
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C’esl lui qu’ici nous vous rendons…
Ou que nous cherchons à vous rendre.
Avec ses danses, ses fredons,
C’est lui qu’ici nous vous rendons.
Avons-nous besoin de pardons
Dans ce joli pays du Tendre ?
C’est lui qu’ici nous vous rendons
Ou que nous cherchons à vous rendre.


Après Molière, Poise amena encore à Monselet l’abbé d’Allainval. Un abbé ! cette fois, l’écrivain réalisait un de ses rêves. Collaborer avec un abbé du siècle dernier. Hèlas ! Soulas d’Allainval n’était pas un petit abbé frisé et pomponné, abbé de ruelles, — c’étail un malheureux auteur dramatique qui mourut de misère à l’Hôtel-Dieu. Il avait signé, entre autres ouvrages, l’Embarras des richesses dont Monselet s’inspira pour écrire Joli Gilles.

Tout le xviiie siècle y aurait passé de cette façon, quand l’incendie vint détruire l’Opéra-Comique de la rue Favart et séparer brusquement les deux collaborateurs, en même temps qu’il rendait à la retraite un directeur sans rival, un maître de la scène, M. Carvalho — à qui revient tout l’honneur d’avoir su mettre en lumière le talent exquis du musicien et la finesse charmante du poète, qui se mariaient si bien aux feux de la rampe, dans l’accord discret des violons.

Entre-temps, Poise présenta une dernière fois Monselet à La Fontaine et Champmeslé, le fabuliste et le comédien qui avaient en un jour de collaboration écrit la Coupe enchantée. Leur troisième collaborateur n’eut pas de peine à transformer en opéra-comique un poème qui semblait appeler la musique.