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SA VIE, SON ŒUVRE

Toujours il mange, il aime, il fronde, Quoiqu’il soit plus trompeur que l’onde, Qu’il soit le fléau des traiteurs. Il fuit Hoirs dans tout le monde Connu.

Car son esprit toujours abonde, Et, quand il décoche à la ronde Ces mots piquants et séducteurs, Qui font pâmer ses auditeurs. Il ne crainl pas qu’on lui réponde : « Connu ! »

Léon Supersac, clans la Galerie contemporaine, a tracé en vers la biographie de Charles Monselet :

Car c’est le maître fantaisiste

Avec sa pleine liberté,

Riant au nez du monde triste

Dans sa forte et franche gaité.

De bonne humeur, content de vivre,

Epanoui comme un œillet,

Paris l’amuse ainsi qu’un livre

Où chacun écril son feuillet.

A présent, calme comme un sage Grave et correct, de près rasé, Il a tout l’air, à son passage, D’un prélat frais et reposé ; Au doigt on cherche l’améthyste Et l’on croit voir sur le mollet, Sous le pantalon noir et triste, Les mailles du bas violet.

Les journaux, à présent, dont la collection est assez importante, et qui rendent tous justice au consciencieux écrivain :

«... Notre collaborateur de tant d’années, notre ami Charles Monselet, vient de succomber après une longue et cruelle agonie.