Page:Monselet - Charles Monselet, sa vie, son œuvre, 1892.djvu/45

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Et plus loin :

« Ce n’est pas seulement à Guérande que Balzac a marqué sa trace ; le matin, j’avais passé en bateau à vapeur devant le village de la Basse-Indre, dont il est tant parlé dans Mercadet. La Loire-Inférieure a été deux fois heureuse au grand écrivain. »

Il relate encore autre part le passage de Stendhal à Nantes, en 1838, mais il s’arrête surtout complaisamment, dans ses Oubliés et Dédaignés, sur le poète Choudard-Desforges, qui tint longtemps l’emploi de jeune premier au Grand-Théâtre et qui se maria à Nantes.

Nantes, Le Croisic, Saint-Malo, Dinan, Saint-Thégonnec, Landerneau, Quimper-Corentin, etc., Monselet a parcouru en tous sens cette Bretagne qu’il chante sans cesse.

Rien ne lui échappe :

« Alfred de Musset, écrit-il en parlant du Croisic, affectionnait ce coin de l’Océan et y est venu souvent. Peut-être y a-t-il pris ce nom de Croisilles donné au héros d’une de ses plus spirituelles nouvelles... »


Enfin, après s’être fait en quelque sorte l’historiographe des hommes célèbres que la Bretagne a vu naître et aussi qu’elle a vu passer, il fréquente chez les nouveaux, à l’heure où ceux-ci vont se resserrer et se grouper, pour mieux défendre l’idée du sol natal. N’est-il pas, en effet, un des promoteurs de ces Sociétés littéraires de Bretons, qui comptent parmi leurs illustrations, Renan, cet admirable philosophe, et Jules Simon, ce merveilleux maître de morale. Monselet en profite encore pour pousser à des voyages et des concours littéraires qui serviront, dans sa pensée, à évoquer d’heureux souvenirs et à rappeler à toutes les mémoires des noms sacrés et justement réputés.

Pour être un des derniers ouvrages de Charles Monselet, celui-là n’est pas le moins estimé de ses contemporains — j’entends surtout de ses compatriotes.