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SA VIE, SON ŒUVRE

Un Bordelais célèbre à l’époque dans les fastes de la littérature bordelaise, M. Jehan Saint-Rieul-Dupouy, publia, en 1839, dans le Mémorial bordelais, les premières rimes de Charles Monselet, en les faisant précéder des quelques lignes suivantes :


POÉSIES DE M. CHARLES MONSELET


M. Charles Monselet est un tout jeune enfant de quatorze ans doué des plus précieuses facultés. Assurément, M. Charles Monselet est poète, et, lorsqu’à quatorze ans on produit déjà des choses aussi remarquables, on peut dire qu’on a devant soi un bel avenir. Ces quelques fragments que nous offrons à nos lecteurs sont comme un bouquet poétique de la plus agréable odeur et qui révèle tout ce que ce jeune talent a de frais, de gracieux et d’original. Le Rêve d’un enfant est une pièce pleine de sentiment de naïveté, elle peut être placée à côté de l’Ange et l’enfant, du poète boulanger de Nîmes, etc… Nous sommes heureux d’avoir été les premiers à signaler le lever de cette jeune étoile sur notre horizon bordelais. Nous espérons que ces vers de M. Charles Monselet ne seront pas les derniers que les lecteurs du Mémorial auront le plaisir de lire.

J. St-R.-D.


Malgré les éloges de Saint-Rieul-Dupouy et son style de barnum littéraire, ces poésies ont tout au plus le mérite de la jeunesse que gâterait toute reproduction : le Rêve d’un enfant avait été inspiré en effet par la lecture de l’Ange et l’enfant, qui était alors sur toutes les lèvres, et qui valut à Reboul un magnifique éloge de Lamartine.

Le jeune Charles Monselet, dans son admiration, adressa à son tour une épître au poète boulanger de Nimes, où je relève simplement ces vers :


… Tout jeune encore, entier à ma chimère,
Mon premier vers fut pour ma mère,
Et, plus tard, mon second pour Dieu !