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CHARLES MONSELET


on plaisanta sur l’enthousiasme du maréchal ; quelqu’un proposa d’appeler le vin de Bordeaux la tisane de Richelieu. Les Bordelais prirent le mot au bond et l’adoptèrent… »


Ailleurs, ce sont des vers des plus réussis que Monselet consacre aux vins : — la poésie devait avoir son tour.


« Je suis à Bordeaux depuis hier. L’aimable ville ! J’y reviens toujours avec plaisir… * s’écrie Charles Monselet dans un autre de ces ouvrages[1]. Là encore quelques pages enthousiastes appellent l’attention sur Bordeaux transformé.

»… Quel éblouissement à l’arrivée ! Il y a peu de panoramas aussi importants que le panorama de la ville de Bordeaux. On en jouit dès la station de Lormont, c’est-à-dire pendant quinze minutes avant l’entrée en gare… — C’est d’abord, dominant tout le lointain, le clocher pyramidal de Saint-Michel, réédifié depuis plusieurs années ; ce sont les flèches élégantes et légères de la cathédrale Saint-André ; — puis, à mesure que le chemin de fer s’avance jusque sur les bords de la Gironde, qu’il rase avec de longs sifflements, ce sont les quais de Bacaleu et des Chartrons, habités par le haut commerce ; la promenade des Quinconces, avec ses deux colonnes rostrales, célèbres dans l’univers entier ; la place Richelieu ; le majestueux hôtel du Chapeau-Rouge ; — puis, toujours au cours du fleuve, les nobles pavillons de la Bourse et de la Douane ; les masses régulières et ornées du quai Bourgogne ; la porte Caillou ou du Caillou, la tour massive et noire de Saint-James ; — et enfin, comme fond de tableau, le pont aux dix-sept arches de pierre !… »

Mais Monselet a écrit la matière de plusieurs volumes — tant en prose qu’en vers — sur Bordeaux et sur la Gascogne :

  1. Promenades d’un homme de lettres. Paris, 1889.