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SA VIE, SON ŒUVRE


m’empresse de lui donner an prochain rendez-vous, afin de lui communiquer le plan d’un roman en deux volumes qui pousse depuis quelque temps ses racines dans ma tête. Ce pot de lettres aurait compris Berdriquet.

Du reste, on dirait que Jeunesse a produit son petit effet. Les employés me sourient de meilleure grâce.


Jeudi. — J’ai oublié de te dire que les M*** ont gâté leur beau trait, en me faisant payer deux francs une chandelle] Ainsi va le monde.


Vendredi. — Je vais porter le Monde Parisien à l’Artiste. Le jeune Houssaye le donne encore sans le lire à l’imprimerie. Il me félicite sur mon feuilleton de Jeunesse, et, m’annonçant son prochain départ pour l’Italie, m’engage à me livrer à la continuation de mes exercices ! Puis, glissant légèrement sur la question financière, il m’annonce que M. Esquiros, son suppléant, me donnera m peu d’argent (je me propose, sous quinze jours, de savoir à quoi m’en tenir sur ce peu). En attendant, il m’offre, en guise de prime, un volume de ses poésies, et me promet l’insertion prochaine de Flocheux, ainsi que de plusieurs de mes vers. Il fait ensuite inscrire mon adresse, pour que l’Artiste me parvienne chaque dimanche. Hum ! hum ! voilà bien peu de Pactole !

Qu’est-ce que c’est, Berdriquet ? vous êtes jaloux, mon bon ami, de ce qu’on promet à Flocheux de l’imprimer. Allons, venez bien vite, vilain boudeur : on va vous porter à la Presse, rien que cela. Êtes-vous content ?

Et aussitôt dit, aussitôt fait. Je déniche une vieille lettre de recommandation du fond de ma malle, et j’apporte Berdriquet à M. Pérodeau, directeur-gérant de la Presse. Celui-ci m’accueille avec bienveillance, et me promet une réponse sous quinze jours.

Je verse un pleur en me séparant de mon premier ours.


Samedi. — Il est inutile et ridicule de mettre premier étage