Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE PREMIER

Le faubourg Montmartre


D’ici à peu d’années, la grande portion de terrains comprise sous la dénomination de faubourg Montmartre nous aura rendu entièrement la physionomie de l’ancien Palais-Royal. Ce quartier appartient presque exclusivement au luxe de contrebande et aux vices spéculateurs, comme autrefois la Colonnade, les Galeries de bois et l’Allée des soupirs. La population féminine y a des allures auxquelles le plus naïf provincial ne serait point trompé. Plus qu’ailleurs le châle y affecte de provocantes ondulations ; la robe remplit tout le trottoir et produit ce bruit délicieux pour lequel a été inventé l’imitatif et joli mot de frou-frou.

Les appartements du faubourg Montmartre se ressentent des mœurs qu’ils abritent ; chacun d’eux est machiné comme un plancher de théâtre ; double entré, double sortie, vue secrète sur l’escalier, portes de dégagement, placards tournants et cabinets