Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/203

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CHAPITRE VIII

Amélie.


Au moment d’entrer chez la comtesse d’Ingrande, Philippe Beyle éprouva une étrange émotion. Ce que sa démarche avait d’inusité n’échappait pas à son esprit ; d’une autre part, l’intérêt soudain que venait de lui témoigner le comte ouvrait un vaste champ à ses conjectures. Il sentait qu’il touchait à une période importante de sa vie. Deux ou trois personnes seulement étaient rassemblées chez la comtesse, lorsque Thérèse vint la prévenir à demi-voix qu’un monsieur désirait lui parler de la part de M. le comte d’Ingrande.

— Conduisez ce monsieur dans le salon du rez-de-chaussée et priez-le d’attendre, répondit-elle en dissimulant son étonnement.

Quoiqu’occupée en apparence à regarder des fleurs dans une jardinière, Amélie entendit très bien les paroles de la femme de chambre et la réponse de la comtesse. Après avoir rapidement ravagé les fleurs et en avoir composé