Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ah !

— Mais je ne réponds pas que vous sachiez où je demeurerai demain.

— Je vous avoue que ma curiosité est excitée au plus haut point.

Ils marchèrent encore jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au carré Marigny. On sait que ce vaste emplacement était jadis affecté aux saltimbanques et aux montreurs de ménagerie, qui, à de certaines époques de l’année, s’y installaient avec une bruyance manifeste. Mais, en ce moment, il n’y avait au carré Marigny qu’une seule voiture. Cette voiture était taillée, il est vrai, sur le patron colossal de celles qui servent à transporter des familles entières d’écuyères et d’hercules. Un mince paraphe de fumée échappée d’un tuyau noir indiquait qu’elle était habitée. Sur une affiche on lisait ces mots, tracés en lettres très grosses : aujourd’hui relâche.

Ce fut devant cette voiture que M. Blanchard s’arrêta. Il pressa un bouton qui alla agiter une sonnette à l’intérieur. Aussitôt un laquais en livrée, et qui avait l’air de sortir d’une boîte à surprise, jaillit plutôt qu’il ne sortit de l’immense véhicule. À l’aspect des deux visiteurs, il s’empressa d’abaisser un marche pied.

— Donnez-vous la peine de monter, dit M. Blanchard à Philippe Beyle.

— Que je monte… là-dedans ?

— Puisque c’est là-dedans que je demeure.

— Quelle plaisanterie !

— Je vais vous montrer le chemin.

M. Blanchard monta le premier. Philippe le suivit.