Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/329

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j’ai faites m’intéressent considérablement, et celles que je ne puis manquer de faire me promettent une source d’émotions toutes nouvelles.

— Des découvertes ! vous avez interrogé les gens du quartier ?

— D’abord naïvement, niaisement. Les uns n’ont rien compris à ce que je leur demandais, les autres m’ont regardé de travers et renvoyé à la préfecture de police.

— Vous n’avez pas suivi ce conseil, au moins ? dit Philippe Beyle, frémissant à l’idée d’une dénonciation capable de compromettre son nom et celui de sa femme.

— C’eût été trop vite fini, répondit M. Blanchard ; lorsque je cours les aventures, je me garde bien de me faire accompagner par un commissaire. Ensuite, à quel titre, sous quel prétexte aurais-je été déranger la justice ? De quel grief avais-je à me plaindre ? Quel dommage me faisaient ces personnes, entrant plus ou moins mystérieusement dans un logis ?

— Aucun, évidemment.

— Une telle démarche eût donc été maladroite à coup sûr, dangereuse peut-être.

— Je le crois ; qu’avez-vous fait ?

— J’ai réfléchi.

— Bien entendu ; mais après ?

— Je me suis piqué au jeu.

— Voyons !

— Mon but, qui n’était d’abord, comme vous savez, que de retrouver Marianna et de connaître sa retraite, mon but s’est modifié, ou plutôt s’est agrandi. Le spectacle nocturne dont j’ai été témoin a excité ma curiosité. J’ai entrevu des mondes, et j’ai voulu les découvrir.

— Très bien !

— Premièrement, il me fallut lever le plan de ce bloc de maisons enfermées dans une seule enceinte. Mais où établir mon poste d’observation ? Rue de Babylone, c’est impossible, à cause des murailles du Sacré-Cœur ; impossible également rue Plumet, occupée par l’école des Frères. Restaient la rue de Monsieur et le boulevard.

— Vous allâtes rue de Monsieur ?