Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/338

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— Je ne vois pas cela.

— C’est bien naturel pourtant. Le jour, je me cache, on me surprend ; j’ai tout à craindre, en effet. La nuit, c’est le contraire : la nuit, on se cache, et c’est moi qui surprends ; j’ai le beau rôle. Voyez-vous, à présent ?

— Pas trop.

— Imaginez qu’il y ait un secret.

— Eh bien ?

— Eh bien ! on achètera mon silence, dit M. Blanchard.

— Ne vous y fiez pas.

— Que peut-on faire de plus ? nous sommes au dix-neuvième siècle.

— Mais nous sommes aussi au boulevard des Invalides.

— Et puis… des femmes !

— Oui, des femmes ! répéta Philippe avec un accent où perçaient l’amertume et la rancune.

— Monsieur Beyle, il faut que je me hâte.

— Vous partez ?

— Tout de suite.

— Seul ?

M. Blanchard regarda Philippe avec surprise.

— Est-ce que par hasard vous auriez l’intention de m’accompagner ?

— Mais…

— Répondez.

— Eh bien ! quand ce serait mon intention, monsieur Blanchard ?

— C’est qu’alors les choses changeraient singulièrement de face.

— Que voulez-vous dire ?

— Je me verrais dans la douloureuse nécessité de m’opposer, par tous les moyens, à l’accomplissement de votre projet.

— Oh ! oh ! monsieur Blanchard !

— C’est comme j’ai l’honneur de vous l’affirmer.

— Et pourquoi vous opposeriez-vous à mon projet ? demanda Philippe stupéfait.