Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/381

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— Eh bien ! qu’avez-vous à me dire ?

— Que madame me permette…

— J’attends !

— Je prie madame de ne pas s’inquiéter.

— Qu’y a-t-il donc ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ?

— M. Beyle a fait une chute de cheval, dit le laquais.

— Oh ! mon Dieu !

— Que madame se rassure, ce n’est rien… ou du moins presque rien… M. Beyle est à peine blessé.

— Mais où est-il ? demanda Amélie toute tremblante.

— Il est dans une maison de campagne de Son Excellence, à deux pas d’ici. Voici comment cela est arrivé. Son Excellence avait fait demander M. Beyle. M. Beyle s’est empressé de se rendre à cet ordre ; mais, en route, son cheval a été effrayé par le bruit d’une charrette chargée de fer ; M. Beyle est tombé et a dû se faire conduire en voiture chez Son Excellence.

— Mais sa blessure ?

— C’est peu de chose, madame ; une foulure… une entorse, tout au plus.

— Oh ! n’importe, il faut que je le voie ! dit Amélie.

— C’est facile, s’empressa de répondre le laquais ; et pour peu que madame ait quelque doute et conserve quelque inquiétude, je suis chargé par Son Excellence de la conduire immédiatement auprès de M. Beyle. Une des voitures du ministre est en bas.

— Thérèse ! mon chapeau, mon châle !

— Madame sort ?

— À l’instant. Donnez donc !

— Voici, madame.

Amélie fut prête en moins d’une minute.

— Accompagnerai-je madame ? demanda la femme de chambre.

À cette question, le laquais cravaté de blanc ne put réprimer un mouvement qui passa inaperçu des deux femmes.

— Non, répondit Amélie après un moment de réflexion.

— Madame rentrera bientôt ?

— Je ne sais, je vais rejoindre mon mari.