Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/423

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la balustrade, m’a prêté sa folie, qui consiste à se croire l’avant-dernier des Mohicans ; je viens de la lui rendre à présent, après l’avoir gardée vingt minutes, et c’est pourquoi vous me voyez dans l’état de calme parfait.

M. Blanchard restait silencieux. Avait-il affaire à un mauvais plaisant ou à un aliéné véritable ? Tout en se promenant avec ce jeune homme, il vit passer devant lui un individu qui paraissait très affairé et qui alla coller une affiche sur un des piliers de la cour. M. Blanchard s’approcha et lut ce qui suit :

ORDRE DU JOUR

L’an II de l’hygiène moderne.

Si du flegme chez vous la dose excessive,

On sent maux d’estomac, de tête et de côté ;

L’estomac, abreuvé d’un torrent de salive,

Des mets les plus exquis se trouve dégoûté.

Le pouls est faible, rare, et sa marche est tardive ;

Et cette aqueuse humeur, la nuit, vous fait songer

Que vous voyez une eau prête à vous submerger.

Nota bene. – « Mon ami Teyssonneau se trouvait dans ce cas ; sur deux années, il resta dix-sept mois alité. Je l’ai guéri ; vous pouvez prendre vos renseignements rue Aumaire, près de la voûte. Ce n’est pas pour les trente francs qu’il me doit, le pauvre garçon ! je lui en fais bien volontiers cadeau. Sa femme était un peu mon alliée, par Gustave ; je l’ai guérie, elle aussi, d’une pituite. Évitez surtout les émotions trop fortes. »

Peu à peu, dans ce premier jour, les hôtes de la maison royale de Charenton se départirent de leur réserve vis-à-vis de M. Blanchard. Quelques-uns sollicitèrent l’honneur de lui être