Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/46

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— Suis-je bon devin ?

— Excellent, répondit M. Blanchard, excellent !

Mais alors, puisque ces dames sont de votre connaissance, vous pouvez me dire…

— Tout ce que vous voudrez… et, plus particulièrement, ce que vous ne voudriez pas.

— Je comprends… elles vous ont parlé de moi.

— Mieux que cela, elles m’ont institué leur ambassadeur auprès de vous.

— Diable ! un ambassadeur ! Voyons vite les paroles que vous m’apportez.

— Soyez assuré, d’abord, mon cher monsieur Blanchard, qu’en ce qui vous concerne personnellement…

— Hum ! vilain début !

— Et que, pour ce qui est de mon intervention dans cette circonstance…

— Vous êtes un charmant jeune homme, je le sais ; mais le message, arrivez au message !

— Premièrement, les motifs de votre obstination échappent tout à fait à Mme d’Ingrande.

— Il n’y a rien de plus naturel, cependant : la société de la Teste ne m’offre qu’une médiocre distraction ; la comtesse d’Ingrande et la marquise de Pressigny sont, à ce qu’on assure, deux femmes d’un esprit fort distingué ; j’ai le plus vif désir de les connaître.

— Voilà tout ?

— Voilà tout.

— Un tel désir, dit Irénée, n’a rien d’exorbitant, en effet ; mais je crains pourtant qu’il ne vienne échouer contre leurs résolutions.

— Est-ce votre opinion ?

— C’est du moins ce qu’elles m’ont donné à entendre ce matin.

— De sorte qu’elles me repoussent ?

— Non… elles vous ajournent.

— Comment cela ? demanda M. Blanchard.