Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/21

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qu’il ne me fît ; — il m’en fit tant que, malgré l’état avancé des choses et les tendres sentiments que m’inspirait son adorable fille, il me dégoûta d’une alliance où je n’entrevoyais déjà que déboires et humiliations. Néanmoins, j’étais encore retenu par les liens de la délicatesse et de la convenance ; le diabolique conseiller au parlement essaya de les briser : il m’offrit dix mille écus si je consentais à me désister. Vous devez supposer avec quelle indignation j’accueillis cette ouverture. Mais il m’en offrit vingt mille, et, ma foi…

Que voulez-vous ? on était toujours sous la régence.

On m’a reproché mes créanciers. La plaisanterie est bonne, n’est-ce pas, monsieur ? et il eût fait beau voir qu’un homme de ma sorte ne dût rien à personne. Les créanciers ! mais c’est le nerf de la réputation. Je lis à ce propos, dans une gazette qui me prend à partie, un trait que je n’ai aucun motif de désavouer : — « Cet homme, — c’est de moi qu’il est question, — est un excellent comédien ; il prend tous les masques, tous les accents qu’il lui plaît. Après avoir passé quelque temps à Rouen, il était