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Page:Monselet - Les Aveux d’un pamphlétaire, 1854.djvu/60

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je cours chez ce magistrat ; j’ai toutes les peines du monde à le voir, encore plus de peine à obtenir de lui quelques explications.

— Que voulez-vous ? me dit-il enfin, mademoiselle Clairon est très- bien en cour ; vous, vous avez une réputation détestable ; il faut vous résigner. On vous a assez averti, d’ailleurs ; c’est votre faute.

— Mais une telle interdiction est inusitée et ne s’appuie sur aucune loi.

— C’est vrai ; mais mademoiselle Clairon a couru chez les gentilshommes de la chambre ; elle les a prévenus, elle les a attendris. « Je ne peux pas jouer à la vue de ce monstre ! » a-t-elle dit en parlant de vous. Enfin…

— Enfin ?

— Elle a menacé de se retirer du théâtre.

— Quelle parodie ! m’écriai-je ; il n’y a pas de mois, pas de semaine, pas de jour qu’elle ne rénouvelle cette menace ; et vos gentilshommes de la chambre auraient beau jeu à la prendre au mot !

— Peut-être avez-vous raison, me dit froidement