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ITARE

Ces choses se passaient en 1766.

Je travaillais alors à une volumineuse histoire du théâtre, qui n’a jamais été imprimée, — et c’est dommage.

Toutes mes journées étaient prises par ce labeur ; mon unique distraction, le soir, était d’aller faire ma partie de trictrac, au café, avec le chevalier de Mouhy ou avec le petit Poinsinet.

Une fois, la partie s’étant prolongée plus tard que de coutume, je me trouvai attardé dans les rues. J’avais bien à mon côté de quoi défier les mauvaises rencontres, mais je n’avais pas de quoi défier l’hiver, qui commençait a faire sentir sa maligne influence ; en un mot, j’étais sans manteau, et, moitié pestant, moitié grelottant, je regagnais à pas pressés mon logis.