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LES OUBLIÉS
ET
LES DÉDAIGNÉS

LINGUET


I

Il y a visiblement, dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, une bande d’hommes auxquels Voltaire semble avoir ouvert le chemin de l’universalité ; hommes bons à tout faire et à tout dire, aventuriers des lettres, des sciences, de la politique et de l’industrie, gens à qui le hasard ou les circonstances improvisent des vocations. Signaler cette bande active et extraordinairement intelligente, c’est nommer Linguet, Beaumarchais, Mercier, Brissot, — quelques autres encore, mais beaucoup plus bas placés. Le bruit que font ces hommes aux approches de la Révolution s’entend de toutes parts, et leur influence sur les événements est d’autant plus considérable qu’elle s’exerce sous la pression des censeurs, du fond de l’exil, ou même derrière les portes des pri-