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LE CHEVALIER DE LA MORLIÈRE


I

UNE LETTRE DU TOMBEAU.

Puisque vous voulez bien quelquefois, monsieur, vous occuper de ceux dont personne ne s’occupe plus, par exemple de certains auteurs du dernier siècle qui ont eu le sort des vieilles lunes, — qui ont brillé, qui se sont éteints et qui ont été oubliés comme les vieilles lunes ; — puisque, de temps à autre, votre caprice est de faire revivre, pour une heure, les enfants prodigues et perdus de la littérature, ceux qui ont été couronnés de roses et qui se sont nourris de glands, mais pour qui la postérité n’a point tué de veau gras ; pourquoi ne parleriez-vous pas un peu de moi, qui ai été un des plus originaux et des plus amusants, de moi, chevalier de La Morlière, mousquetaire de Sa Majesté et auteur d’Angola ?

Je n’ai pas été célèbre, si vous voulez, mais j’ai été