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LINGUET.

cher encore un lieu où il puisse prendre pied, lui et son journal, que les puissances regardent avec raison comme un libelle périodique. »

« 24 juillet. Me Linguet, n’ayant pu se fixer en Suisse, est venu à Paris pour l’arrangement de ses affaires domestiques ; il y est resté quelques jours et a obtenu la permission d’emporter ses meubles et effets, même avec quelques immunités. On ajoute enfin qu’il a eu audience des ministres contre lesquels il a crié si amèrement. »

Le thermomètre de sa faveur continue à monter. Voici ce qu’on lit trois jours ensuite :

« 27 juillet. Les ministres accueillent librement Me Linguet. Il est même question de le mettre dans le corps diplomatique, pour lequel on veut bien lui reconnaître d’étonnantes dispositions. »

« 7 août. Par une lettre datée de Bruxelles, Me Linguet annonce aux journalistes de Paris que ses Annales vont recommencer le 15, et qu’il rendra compte de tout. Ses partisans sont comblés de joie et ses ennemis tremblent. »

« 29 août. Le premier numéro de la suite des Annales de Me Linguet a enfin paru, à la grande satisfaction de ses amateurs et au grand regret de ses ennemis. Par une bizarrerie qui accompagne partout la destinée de ce célèbre fugitif, on juge, à sa façon de s’expliquer sur le lieu où il commence son ouvrage, qu’il n’est pas encore bien sûr d’y rester. Il n’a point pu prendre pied ni à Lausanne, ni à Neuchâtel, ni à Genève, parce que partout on a voulu lui donner un censeur dont il n’a pas voulu. À Bruxelles, il a été très-bien accueilli du prince Charles, mais il a encore trouve des contrariétés pour se fixer