Page:Monselet - Les Oubliés et les Dédaignés, 1876.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CUBIÈRES


I

L’ABBÉ DE CUBIÈRES. — LE CHEVALIER DE CUBIÈRES.
M. DE PALMÉZEAU.

Dorat vit entrer un matin chez lui un jeune homme de vingt ans à peu près, qui venait solliciter son patronage littéraire et lui montrer quelques vers, enfants de son loisir. Dorat, probablement attendu chez une belle, l’écouta d’un air distrait, et après lui avoir demandé la permission de se faire poudrer devant lui : « — D’où sortez-vous ? dit-il. — Du petit séminaire de Saint-Sulpice, d’où mes poésies amoureuses m’ont fait renvoyer pas plus tard qu’hier soir. — C’est déjà un titre, dit en riant l’auteur des Baisers ; mais que comptez-vous faire maintenant ? — Des vers. — Et puis après ? — Des vers. » Dorat leva les yeux sur ce jeune homme, et l’examina avec une attention qui n’excluait pas entièrement un certain air de raillerie. « Gageons que vous êtes du Midi, continua-t-il. — C’est vrai. — Votre nom ? — Michel de Cubières. »