Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome I.djvu/14

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avant-propos.

mal écrits, amusants ou ennuyeux, courts ou longs, réellement comiques ou violemment grossiers. Ce sont des textes non-seulement utiles, mais même nécessaires pour l’histoire de la langue et pour l’histoire littéraire ; quelques-uns sont des chefs-d’œuvre d’observation et de malice, de la grande lignée, peut-être la plus française, de Villon, de Rabelais, de Molière et de Voltaire ; d’autres sont acceptables ; d’autres ennuient ; d’autres dégoûtent aujourd’hui après avoir été entendus de leur temps et avec plaisir par des oreilles même féminines, plus honnêtes que celles qui ne les supporteraient pas aujourd’hui. Nous n’avons pas à les juger ; précisément parce que nous nous restreignons à un seul genre, nous sommes, à la suite de nos prédécesseurs dans la même voie, forcés à la fois de reproduire tout ce qu’ils ont donné et d’être plus complets.

En même temps nous devons à ceux qui viendront chercher ce qu’ils doivent exiger de nous, c’est-à-dire le recueil des textes, raison de l’ordre ou plutôt de l’absence d’ordre méthodique dans lequel ils se trouveront imprimés. La question était plus délicate qu’il ne semble, et M. Jannet et moi n’avons pas été sans la discuter plus d’une fois. Car je dois à l’estime et à l’amitié que j’avais pour sa personne et que je conserve pour sa mémoire, de dire qu’il m’avait autrefois demandé ce recueil pour la Bibliothèque elzevi-