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avant-propos.

remment se mettre dans plusieurs — il a paru qu’il fallait tenir une voie moyenne et rester dans la condition de mélange et de variété adoptée du reste par tous ceux qui les ont édités antérieurement. Il y a, en effet, avantage pour la lecture à ne pas mettre ensemble tous les bons, parce qu’alors tous les mauvais se seraient trouvés réunis, à mêler les longs et les courts pour que chaque volume en ait un nombre à peu près égal, à éparpiller les Fabliaux grossiers parce que groupés ils formeraient un ensemble insoutenable, et que, si un éditeur est forcé de les subir, il n’a pas à en aggraver l’impression en les mettant à la suite l’un de l’autre, comme ont fait certains éditeurs pour les pires épigrammes de Martial. L’ordre en réalité ne pouvait, je crois, s’établir dans ce recueil autrement que d’une façon presque matérielle, par une sorte de proportion et d’équilibre entre les courts et les longs, entre les bons et les mauvais. Comme ce sont particulièrement des pièces séparées et sans aucune liaison, un ordre logique y est moins important qu’ailleurs ; plus même on chercherait à vouloir l’établir, moins on serait sûr d’en trouver un qui fut satisfaisant, moins on serait sûr de pouvoir le suivre, par cette bonne raison qu’il y a vraiment impossibilité.

Ce sera donc, comme le porte le titre, aussi complétement que possible, mais simplement un recueil de textes ; le premier volume n’a pas de variantes