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XXIX

C’EST DE LA DAME

QUI AVEINE DEMANDOIT POUR MOREL
SA PROVENDE AVOIR.
Man. Fol. Fr. 25,545, fol. 70 ro à 73 ro.[1]

1
Il avint, assez près de Rains,
D’une dame à vuoutiés rains
Qu’anmoit de si très grant randon
Car cuer et cors en habandon
5Avoit mis en très bien amer
En un vallet fort et legier,
Bel et gent, et mignot et cointe ;
Forment avoit chier son acointe ;
Et le vallés si fort l’amoit
10C’à chose autre riens ne pançoit,
Et, quant venoit c’ansamble estoient,
A merveille se conjoioient ;
N’est nus qui dire le séust,
Ne que raconter le péust,
15Com si dui amant sont engrès
De veoir l’un l’autre tout adès.
Que vous iroie-je contant,
Ne les paroles alongant ?
Tant firent et tant esploicterent

  1. XXIX. — C’est de la Dame qui aveine demandoit
    pour Morel sa provende avoir
    , p. 318.

    Publié par Barbazan, III, 236 ; et par Méon, IV, 276-285.