Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome III.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LXIX

LI DIS DE

LE VESCIE A PRESTRE

Bibl. de Turin, Mss. L. V. 32, fol. 108 vo à 110 vo.[1]

1
En lieu de fable vos dirai
Un voir, ensi k’oï dire ai,
D’un prestre ki astoit manans
Deleis Anwiers[2] ; li remanans
5Estoit mut biaus de son avoir,
Car plains estoit de grant savoir.
Si n’avoit pas tot despendut,
A amasser[3] avoit tendut,
S’estoit riches bons et moblés ;
10Buez et vaches, brebis et bleiz
Avoit tant c’on n’en savoit conte,
Mais li Mors, qui roi, duc ne conte
N’espargne, l’ot par son message
Somont al naturel passage :
15Eutropikes ert devenus ;
De nul home n’estoit tenus

  1. LXIX. — De le Vescie a Prestre, p. 106.

    Notre texte est établi d’après la copie de la Bibliothèque nationale (coll. Moreau, 1727 ; Mouchet, 52). Nous désignons par M cette copie, dans laquelle, comme aussi dans celle du fabliau no LXXI, nous avons essayé de régulariser certaines notations orthographiques (mut pour molt, eis pour ez, ki pour qui, etc.).

    Publié par Méon, Nouveau Recueil, I, 80-90 ; par Renouard dans Legrand d’Aussy, IV, app. 18-21, et par M. Aug. Scheler dans les Trouvères belges, 214-224 ; analysé par Legrand d’Aussy, IV, 177-184.


  2. Vers 4 — La présence dans ce fabliau de la ville d’Anvers nous prouve bien que le tiois auquel il est emprunté est simplement du néerlandais. Du reste, les formes dialectales de cette pièce appartiennent bien à la région française du nord.
  3. 8 — * amasser. M, amassier.