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LXXI

DES .III. CHEVALIERS

ET DEL CHAINSE
Bibl. de Turin, Mss. L. V. 32, fol. 99 vo à 101 vo.[1]

1
Par bon semblant et par bel dire
Sevent acun felon plain d’ire
Autrui soprendre et dechivoir,
Et cant ilh sevent de ce voir
5Dont ilh sont de savoir en grant,
Mais n’aront bien, s’aront en grant
Anui[2] et en grant deshonur
Mis ches[3] cui offroient honur.
Por ce ne seit on mais cui croire,
10Ke li faus ne vuelent recroire
De lor traïson porchachier ;
Les loiaus font si deschachier,
Ains k’il soient de riens creü,
Ke teil travalh lor sont creü
15K’il n’ont repos, ne jor ne eure.
De pener à ce k’al deseure
Puise lor loialté monter,
Si con fist chil dont velh conter.
Ilh avint c’une gentis dame
20N’avoit plus bele en un roiame,

  1. LXXI. — Des .III. Chevaliers et del Chainse, p. 123.

    Notre texte est établi d’après la copie de la Bibliothèque nationale (coll. Moreau, 1727 ; Mouchet, 52), que nous désignons par M (Cf. notes du fabliau LXIX).

    Publié par Méon, Nouveau Recueil, I, 91-103, et par M. Aug. Scheler dans les Trouvères belges, 162-174 ; traduit par Sainte-Palaye, Mémoires sur l’ancienne chevalerie, III, 138, et par Legrand d’Aussy, I, 235-242.


  2. Vers 7 — * Anui. M, Anuit.
  3. 8 — * ches. M, chis.