Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/245

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une fois païés. Il y a quarante ans qu’ils se sont ambellis de ce riche ouvrage. Les mariages des Catholicques aus Luteriens se font ordineremant, & le plus desireus subit les lois de l’autre ; il y a mille tels mariages : nostre hoste estoit Catholique, sa fame Luterienne. Ils nettoïent les verres à tout une espousette de poil ammanchée au bout d’un bâton ; ils disent qu’il s’y treuve de très beaus chevaus à quarante ou cinquante escus. Le corps de la ville fit cet honneur à Messieurs d’Estissac & de Montaigne de leur envoier presanter, à leur souper, quatorze grands vesseaus pleins de leur vin, qui leur fut offert par sept serjans vêtus de livrées, & un honorable officier de ville qu’ils conviarent à souper car c’est la coustume, & aus porteurs on faict donner quelque chose ; ce fut un escu qu’ils