Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/293

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un Pont de bois, de quoy il y en a plusieurs, & la mismes à notre mein gauche. Nous descouvrimes, entr’autres, un Chateau à une hauteur de montaigne la plus eminente & inaccessible qui se presantat à notre veue, qu’on dict être à un Baron du païs, qui s’y tient & qui a là haut, un beau païs & belles chasses. Audelà de toutes ces montaignes, il y en a tous iours une bordure des Alpes : celles-là, on les laisse en paix, & brident l’issue de ce detroit, de façon qu’il faut tous-iours revenir à nostre canal & ressortir par l’un des bouts. L’Archiduc tire de ce conté de Tirol, duquel tout le revenu consiste en ces montaignes, trois çans mille florins par an ; & a mieus de quoi delà, que du reste de tout son bien. Nous passames encore un coup la riviere sur un Pont de pierre, & notes rendismes