Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/336

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en forme d’éponges dures. Le goust en est salé & souffreus. Toute la contrée est en fumée, car les ruisseaus qui escoulent par-cy par là dans la pleine, emportent bien louin cete chaleur & la santur. Il y a là deus ou trois maisonnetes assez mal accommodées pour les malades, dans lesqueles on derive des canals de ces eaus, pour en faire des beins aus meisons. Non sulemant il y a de la fumée où est l’eau, mais le rochier mesme fume par toutes ses crevasses & jointures, & rand chaleur partout, en maniere qu’ils en ont percé aucuns endroits, où un home se peut coucher, & de cete exhalation se rechauffer & mettre en sueur : ce qui se faict soubdeinemant. Il (Montaigne) mit de cet eau en la bouche, après qu’elle fut fort reposée pour perdre sa chaleur excessive : il leur trouva le goust