Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56

une prévention permanente contre la liberté, et confient la répression des écarts inséparables de cette liberté même à une juridiction exceptionnelle, exercée par le seul corps qui soit intéressé à. l’anéantir.

La troisième, spécialement dirigée contre les Jésuites, et dont le gouvernement avait laissé en 1836 l’odieuse initiative à la gauche, sera très-probablement proposée à la prochaine session, par le même ministre, qui a donné le signal aux invectives récentes de ses subordonnés, en déclamant contre « cette société remuante et impérieuse que l’esprit de gouvernement et l’esprit de liberté repoussent avec une égale méfiance[1]. » Si elle est adoptée, le monopole sera de fait maintenu. Sans doute, en abolissant des exigences minutieuses qui rendent aujourd’hui son joug si intolérable, telles que l’autorisation préalable et arbitraire de toute maison d’éducation, l’obligation de conduire les élèves des pensions aux collèges universitaires, la nécessité des certificats d’études dans ces collèges avant d’être admis aux examens du baccalauréat ; on aura rendu plus facile la création d’un petit nombre de maisons dirigées par des ecclésiastiques ou des laïques pieux, qui offriront des garanties convenables aux familles. Mais qu’on le sache bien,

  1. Discours de M. Villemain à l’Académie Française, le 30 juin 1842.