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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

avons eu. Ils ont pris une mauvaise petite barque chargée de fromage et farine, destinée pour l’escadre angloise, qui n’étoit conduite que par quatre hommes qu’on fit passer à bord du Léopard et on fit brûler le bâtiment.

Du 23 mai 1756. — J’ai quitté le séjour de Québec pour me rendre à Montréal, où je suis arrivé le 26 ; j’y ai joint M. le marquis de Vaudreuil.

Du 30 mai 1756. — Les dispositions de M. le marquis de Vaudreuil jusqu’à présent sont : de confier la garde du fort Duquesne et de la Belle-Rivière à M. Dumas, capitaine des troupes de la colonie, avec les Canadiens et tous les sauvages d’En-Haut qui se rassemblent à la Presqu’île. S’il paroît que l’Anglois ne se détermine pas pour cette partie, M. Dumas fera passer vers Niagara un parti de sauvages. M. de Villiers, capitaine de la colonie, avec un détachement de sept cents Canadiens ou sauvages, est parti pour aller observer du côté de Chouaguen. M. le chevalier de la Colombière est parti avec pareil détachement pour observer vers le fort Lydius. Les régiments de la Reine et de Languedoc ne faisant que dix-huit compagnies, campées devant le fort de Carillon ou de Vaudreuil. Béarn parti du 24, se rend à Frontenac, et passera à Niagara à l’arrivée de Guyenne, dont la première division est partie ce matin de Lachine, et la seconde part demain. La Sarre est destinée à partir de Québec le 4 de juin pour venir ici passer de suite à Frontenac, qu’il faut considérer comme le point central et l’endroit faible, où nos ingénieurs vont être employés. La destination de Royal-Roussillon sera décidée pour le côté où l’ennemi paroîtra