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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Parfaitement, dit Queue-de-Merle. J’ai du flair.

— Comme un autre, murmura un grand maigre qu’on appelait Des Pincettes à cause de l’extrême longueur de ses jambes.

— Plus que toi, en tout cas, dit Queue-de-Merle. Tu as manqué, l’autre jour, nous faire prendre par les sergos.

— C’est pas vrai !

Allons, la paix ! cria Jambe-de-Cerf. Laissez les mauvais souvenirs et les agents de police tranquilles.

Raconte donc ton histoire, dit Marie ; ils nous embêtent les autres.

Jambe-de-Cerf reprit :

— Queue-de-Merle nous avait indiqué une maison à Neuilly. Les propriétaires en étaient partis depuis deux jours pour aller assister aux derniers moments d’un parent ; leur départ avait été précipité, ils n’avaient rien emporté, rien serré. La maison restait sous la garde d’un domestique, mais ce domestique n’y demeurait pas la nuit. Il s’agissait d’opérer avec rapidité. Tandis que Des Pincettes faisait le guet, j’ai ouvert la porte avec des fausses clefs. Une fois dedans, nous avons trouvé des montres, de l’argenterie, quatre mille francs dans un tiroir, des bagues et cette broche. Queue-de-Merle a tenu à emporter cette petite pendule, je ne sais pourquoi…

— Pour savoir l’heure, dit Queue-de-Merle.

— Elle a failli nous perdre, dit Jambe-de-Cerf. Comme nous sortions de la maison, elle s’est mise à sonner. Il y avait deux sergos en face. Nous n’avons eu que le temps de filer, et plus vite que ça.