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LETTRES FAMILIÈRES.


ensemble ; si cela est, je serai enchanté du séjour et du chemin.

Vous êtes adorable, mon cher chevalier ; votre amitié est précieuse comme l’or ; je vais m’arranger pour profiter de votre avis, et être à Paris avant le départ de cet homme qui distribue la lumière. Mais, mon Dieu, vous serez à Plombières, et je serai bien malheureux de jouer aux barres ! Vous ne me mandez point la raison qui vous détermine ; je m’imagine que c’est votre asthme, et, j’espère que cela n’est que précaution, et que vous n’en êtes pas plus fatigué qu’à l’ordinaire. Je ne compte pas trouver non plus Madame de Mirepoix à Paris ; on me dit qu’elle est sur son départ.

Mon cher chevalier, je vous prie d’avoir de l’amitié pour moi ; je vous la demande comme si je ne pouvois pas me vanter que vous me l’avez accordée, et, quant à la mienne, il me semble que je vous la donne à chaque instant. Je quitte ce pays-ci sans dégoût, mais aussi sans regret. Je vous prie de vous souvenir de moi, et d’agréer les sentiments du monde les plus respectueux et les plus tendres.


Bordeaux, ce 11 janvier 1749.


    le texte de ces lettres n’est pas le même dans les deux éditions. Il est évident que l’un des deux éditeurs l’a retouché. Nous suivrons le texte de Pougens, qui est plus complet, mais nous donnerons les variantes des Œuvres posthumes.

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