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LETTRES FAMILIÈRES.



LETTRE CV.


AU CHEVALIER D'AYDIES [A PARIS].


Vous êtes, mon cher chevalier, mes éternelles amours ; et il n’y a en moi d’inconstance que parce que j’aime tantôt votre esprit, tantôt votre cœur. Quant à ce pays-ci, nous sommes tous... ; le riche fait pitié, le pauvre fait verser des larmes ; et tout cela avec le découragement que l’on a dans une ville assiégée. Pour moi, qui ne me connois d’autre bien que l’épaisseur des murs démon château, j’y reste, je rêve à la Suisse, et je vous aime.

La Brède, ce 1er juin 1751.


Mes respects, je vous prie, à l’hôtel de Forcalquier, à Mme du Châtel, à Mme du Deffand et à nos amis.


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LETTRE CVI [1].


A LA MARQUISE DU DEFFAND.


Je vous avois promis, Madame, de vous écrire ; mais que vous manderai-je dont vous puissiez vous soucier ? Je vous offre tous les regrets que j’ai de ne plus vous

  1. Tiré de la Correspondance inédite de Mme du Deffand. Paris, 1809. 2 vol in-8° ; t. I, p. 20.