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LETTRES FAMILIÈRES.


moins on a de force pour travailler. Vous êtes dans le pays des changements ; ici, autour de nous, tout est immobile. La marine, les affaires étrangères, les finances, tout nous semble la même chose : il est vrai que nous n’avons point une grande finesse dans le tact. J’apprends que nous avons eu à Bordeaux plusieurs conseillers au parlement de Paris, qui, depuis le rappel, sont venus admirer les beautés de notre ville, outre qu’une ville où l’on n’est point exilé est plus belle qu’une autre. Mon cher président, je vous aimerai toute ma vie.


De la Brède, le 11 août 1754.


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LETTRE CXLV [1].


A M. L ABBÉ LE BLANC.


Je reçois, monsieur, avec bien de la reconnoissance et votre lettre, et votre traduction de M. Hume [2], que j’ai lue avec beaucoup de plaisir, et l’auteur ne pourra pas vous accuser d’avoir affoibli son original, chose que les auteurs font quelquefois parce qu’ils estiment trop leur original.

Il est vrai, monsieur, que j’ai reçu deux lettres, l’une de M. Walter [3] et l’autre de M. Hume, où ces deux hommes

  1. Collection de M. de Chateaugiron. La lettre a été publiée dans la Révue rétrospective, 2e série, 6e vol., avril-juin 1836.
  2. Discours politiques de Hume, traduits de l’anglois, 1754, in-12.
  3. La lettre de Montesquieu à Hume (sup. CXXXIII) ferait croire qu’il faut lire ici Wallace et non Walter.