D’autres circonstances concoururent à étendre par-tout la puissance des Papes : la terreur des excommunications, la foiblesse des grands Princes, la multiplicité des petits & le besoin qu’eut souvent l’Europe d’être réunie sous un même Chef.
Il y avoit à leur Cour moins d’ignorance que par-tout ailleurs ; & comme leurs jugemens étoient équitables, ils appellerent tout le monde à eux, tels que ce Dejocès que Ton nous dit avoir obtenu par sa justice chez les Medes la Souveraineté & l’Empire.
Mais la longueur des Schismes pendant lesquels le Pontificat sembloit se combattre lui-même, & étoit continuellement dégradé par les divers Concurrens qui ne songeoient qu’à se maintenir, fit que les Princes ouvrirent les yeux, ils examinèrent la nature de cette Puissance & la bornèrent par les côtés où elle peut recevoir des limites.
Il paroît par les Relations[1] de quelques Moines qui furent envoyés par le Pape Innocent IV au milieu du treizième siècle vers les fils de Gengiskan, que l’on craignoit dans ces tems là que[2]