Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 1.djvu/28

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de son motif, & délivre le vice de la terreur la plus capable de le réprimer. Il détruit les devoirs dans leur source ; &, en anéantissant ceux qui se rapportent à l’auteur de notre être, quelle force laisse-t-il à ceux qui ne regardent que nos compagnons ?

« Et l’auteur, continue le libelle, exécute tout cela sourdement, & sans déclarer une guerre ouverte à l’orthodoxie. Ceux qui l’ont suivi dans le même plan funeste, devenus plus audacieux par les succès de leur précurseur, ont levé le masque. Mais, par leur témérité même, ils sont de moins dangereux ennemis ; parce que,…. en prenant les armes, ils ont averti de les prendre de notre côté. L’auteur de l’Esprit des loix conduit son entreprise plus adroitement : il ne livre point l’assaut à la religion ; il va à la sape, & mine la religion sans bruit. »

M. Crévier entre, à cet égard, dans quelques détails : ils contiennent la moitié de son livre. Mais, qui le croiroit ! Les prétendues preuves du crime affreux dont il charge son ennemi, ne sont que la répétition des calomnies que le nouvelliste ecclésiastique avoit vomies contre l’auteur de l’Esprit des loix ; au mois d’octobre 1749. Cet affreux libelle fut foudroyé par M. de Montesquieu lui-même dans sa Défense de l’Esprit des loix. Il ne resta à cet écrivain que la honte d’avoir attaqué un grand homme qui ne méritoit que des