Page:Montesquieu - Lettres persanes II, 1873.djvu/92

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nouvelles extravagantes ; il n’a pas le sens commun à tout cela. Je vous prie, Monsieur, de me faire le plaisir de me prêter trente pistoles ; car je vous avoue que ces paris m’ont fort dérangé. Je vous envoie la copie de deux lettres que j’ai écrites au ministre. Je suis, etc. »

Lettres d’un nouvelliste au Ministre.
« Monseigneur,

« Je suis le sujet le plus zélé que le roi ait jamais eu : c’est moi qui obligeai un de mes amis d’exécuter le projet que j’avois formé d’un livre pour démontrer que Louis le Grand étoit le plus grand de tous les princes qui ont mérité le nom de Grand. Je travaille depuis longtemps à un autre ouvrage qui fera encore plus d’honneur à notre nation, si Votre Grandeur veut m’accorder un privilège : mon dessein est de prouver que, depuis le commencement de la monarchie, les François n’ont jamais été battus, et que ce que les historiens ont dit jusqu’ici de nos désavantages sont de véritables impostures. Je suis obligé de les redresser en bien des occasions ; et j’ose me flatter que je brille surtout dans la critique. Je suis, Monseigneur, etc. »

« Monseigneur,

« Depuis la perte que nous avons faite de M. le comte de L…, nous vous supplions d’avoir la bonté de nous permettre d’élire un président. Le désordre se met dans nos conférences, et