Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à la capitation dans la Gaule, Julien dit qu’il perdroit plutôt la vie que de le souffrir : car il connoissoit les plaies incurables que ces sortes de provisions font aux provinces (elles causèrent, dit le 5 même auteur, la ruine de l’Illyrie), et, des rôles d’augmentation lui étant présentés, il les jeta par terre. Ammien-Marcellin, qui écrit ceci, dit (livre XVI) que, lorsque ce prince entra dans la Gaule, on payoit 25 écus d’or par tête ; quand il s’en retourna,

to il n’y en avoit plus que 7, pour toute sorte d’impositions. Or, ceux qui connoissent l’état des finances des Romains, dans ces temps-là, savent bien qu’on n’étoit point en état de perdre. La diminution ne fut donc point sur la taxe, mais sur les frais de la

15 levée, et, de ces deux règlements, l’un fut l’heureux effet de l’autre.

302* (1882. III, f° 120 V). — Sur les Livres du Climat. — Voyez ce que c’étoit que les républiques des Indes, lors de l’arrivée d’Alexandre. Voyez dans

10 Diodore (livre III, page 296) les loix des Indiens, qui ont beaucoup de rapport avec ce qu’on nous en dit aujourd’hui, tant pour la différence des castes, des conditions, la douceur de l’esclavage, la propriété des terres au Souverain, etc. Voyez ce qu’il

25 en dit aussi livre IIe, page 246. Ce qu’il dit, qu’on n’y a jamais vu de famine, est bien changé. Aussi n’y parle-t-on point de riz. — Cela fait bien voir que ce que les Nouvelles ecclésiastiques ont dit sur ce que j’ai dit contre la douceur du gouvernement des 30 Indes forme une censure fort peu éclairée.