Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/248

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cavalerie gothe, dont nous avons tant parlé dans l’ouvrage précédent.

419* (1941. III, f° 156). — On dit que les diverses femmes de Charlemagne étoient successives ; il fau

5 droit chercher aussi un moyen pour prouver que les trois reines et les concubines de Dagobert, qui étoit aussi pieux que lui1, vinrent de main en main et se succédèrent. Je n’attaque point la sainteté de Charlemagne, parce que je ne sais point

o le terme de la miséricorde sur ceux qui ont violé les loix de l’Évangile, en suivant les loix de leur pays.

Je ferai ici une conjecture. Frédégaire2 dit que, le maire Warnachaire étant mort, et Godin, son

s fils, ayant épousé sa belle-mère, le Roi entra en fureur, disant qu’il avoit violé les canons. Mais je ne crois pas que ce roi aimât assez les canons pour envoyer, à cette occasion, une armée contre lui. Le Roi ordonna qu’on lui fît prêter serment de fidé

«» lité. L’action de Godin étoit donc un attentat politique, et son mariage incestueux blessoit une certaine prérogative royale. J’en ai parlé dans mon Esprit des Loix, au livre (je crois) sur la Nature du Terrain ou au livre des Fiefs, à l’occasion de la

’5 pluralité des femmes des roix francs.

420* (1697. III, f° 3g). — Charlemagne. — Je ne puis m’empêcher de former ici des regrets sur une

1. Voyez la Chronique de Frédégaire, sur l’an 628.’

2. Sur l’an 626.