Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/254

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mœurs des Germains. On présentoit requête aux parents, à cause du droit qu’ils avoient pour la sûreté de la vie de leurs parents. Il sembloit qu’on ne pouvoit pas disposer de sa vie sans eux. C’étoit s un étranger qui donnoit la mort, mais du consentement des parents ; sans quoi ils auroient pu prendre la vengeance.

XII. DÉFENSE DE L’« ESPRIT DES LOIX »

435-437. — Choses Que Je N’ai Pas Mises Dans. i Q Ma « Défense ».

435* (20o6. III, f° 309). — Ceux qui font des ouvrages d’esprit doivent s’imaginer qu’ils seront jugés par leurs pairs. Tout l’avantage qu’un écrivain a naturellement sur ses lecteurs, c’est qu’il a plus * 5 réfléchi qu’eux sur la matière dont il traite. Mais, si ceux-ci ont réfléchi à leur tour, ils se trouvent sous(sic) les mêmes termes. Il faut que l’amour-propre apprenne un grand secret: il parle devant l’amourpropre. Quoi! parce qu’un auteur seroit vain, il trouveroit des lecteurs modestes? et, de ce qu’il seroit avantageux, on pourroit conclure qu’il ne seroit pas foible? La candeur d’un écrivain est cette rougeur charmante des jeunes personnes qui, si la nature avoit un art, seroit son art. Cherchons à a5 nous faire aimer, si nous voulons nous faire lire. S’il est vrai qu’un homme ait de l’esprit, que cet