Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/302

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528 (1oi5. II, f° 38). — Fin que je voulois mettre à ma Harangue au Roi 1. —

A ces vertus propres pour gouverner, comment avez-vous pu réunir toutes celles qu’il faut pour 5 plaire. Permettez-nous, Sire, de cesser pour un moment d’être éblouis de la majesté (grandeur) qui vous environne. Vous seriez le particulier du Monde le plus aimable, si vous n’étiez pas le plus grand des roix1.

10 529*(15o5. II, f° 226 v°). — Harangues3.

Sire, lorsque votre Majesté déclara la guerre, les diverses puissances de l’Europe entrèrent dans ses desseins, les unes, par leurs secours, les autres, par leur respect et par leur silence. 13 Votre noblesse accourut de toutes parts, désolée si elle ne trouvoit point quelque place où elle pût répandre son sang pour votre service. Un nouveau feu parut dans vos troupes. Tout ce qui occupoit la Nation ne la toucha plus : 20 toute autre idée que celle de votre gloire disparut devant elle. Votre clergé prodigua ses biens. Tous vos sujets s’envièrent, l’un à l’autre, la douce satisfaction de vous être utiles, et, sûrs du 25 désir qu’a votre Majesté de les faire jouir du superflu, ils auroient supporté sans peine le retranchement du nécessaire.

1. Page 135 v°.

2. Voyez page 134.

3. Il n’y a que la première qui ait été prononcée.