Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/304

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vous ferez la félicité des princes et des peuples, et nous voudrions, s’il nous étoit possible, en retarder les moments. Mais, quelle que soit, à cet égard, votre destinée, le peuple françois disputera 5 toujours votre cœur à toutes les nations du Monde.

530(128i. II, f° i34). — Sire lorsque votre Majesté 2 a jugé à propos de déclarer la guerre, toutes les puissances de l’Europe ont concouru à ses desseins : les uns, par les secours qu’elle en a reçus ; 10 les autres, par leur respect et par leur silence. Vos soldats...

Votre noblesse est accourue de toutes parts...

Vos autres sujets se sont envié, les uns aux autres, la douce satisfaction de vous montrer leur i5 amour, et, sûrs qu’après la paix vous les feriez jouir du superflu, ils ont supporté sans peine le retranchement du nécessaire.

On ne porte point plus de zèle pour sauver la Patrie en péril, qu’on n’en a eu pour défendre îo l’honneur de votre Majesté.

Chose admirable ! Pendant que vous portiez la terreur partout par vos victoires, personne, dans l’Europe, n’a cessé un moment de compter sur votre modération. 25 Il n’y auroit rien de si triste pour un grand monarque que de s’entendre dire sans cesse qu’il peut tout, et de voir qu’il ne fait pas le bien. Il trouveroit des reproches continuels dans la flatterie même, et,

1. Presque tout ceci n’a pu entrer dans ma harangue.

2. Inutile.]

1.1. 34