Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/460

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suppôt de ce corps étant un personnage important, chacun trouve sur sa tête mille favoris, au lieu d’un, et l’on ne voit de tous côtés que des maîtres.

Il faut que l’exercice de la puissance souveraine 5 [ou] la confiance du souverain soit communiquée à autant de gens qu’il est nécessaire, mais à aussi peu qu’il est possible ; [ou] il faut que l’autorité du Prince soit communiquée à autant de gens qu’il est nécessaire, par les loix, mais à aussi peu qu’il est 10 possible ; [ou] le Prince en doit faire part à ses ministres ; mais il faut qu’elle reste là et ne passe pas en d’autres mains ; [ou] le Prince doit en faire part à ceux qu’il a choisis, mais de manière qu’elle ne passe pas en d’autres mains.

i5 644(541.1, f°432). — On me disoit que les princes despotiques devoient être meilleurs, parce que, les hommes étant à eux, ils doivent craindre de les perdre. Je réponds que la perte est peu de chose en comparaison de la satisfaction de suivre ses passions.

îo D’ailleurs, les commodités du despotisme fait (sic) que le Prince se jette dans les plaisirs, ne gouverne pas, et laisse tout le gouvernement à ses ministres. Or les hommes ne sont pas ceux du ministre.

645 (542.1, f° 432 v°). — Les États sont gouvernés 25 par cinq choses différentes : par la Religion, par les maximes générales du Gouvernement, par les loix particulières, par les mœurs et par les manières1.

1. Mis dans les Loix.