Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/493

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prœscivit, et prœdestinavit Quos autem prœdestinavit, hos et vocavit ; et quos vocavit, hos justificavit ; quos autem justificavit, illos et glorificavit. » Ce n’est que pour dire : * Quos prœdestinavit, hos glorificavit. » La prédestination est un signe du 5 salut. Ce que je pourrois dire là-dessus ne vaut pas ce qu’un des meilleurs interprêtes de saint Paul a dit. C’est Sedulius, qui a fait un commentaire sur les Épîtres de saint Paul, presque tout tiré d’Origène, de saint Jérôme et de saint Ambroise. Cet auteur 10 dit : « Quos prœscivit, et prœdestinavit, de bonis tantum dicitur ; cœteros vero non prœscire, sed nescire dicitur Deus. » Il en ajoute, ensuite, la raison. « C’est, dit-il, que tout ce qui est mal est indigne de la science ou de la prescience de Dieu. > i5

L’Apôtre continue ensuite, dans le chapitre ix : car, quoiqu’on lui ait donné les sens du monde les plus durs, on peut dire, cependant, que ce n’est que la continuation des mêmes vérités. Il nous donne une image de la prédestination dans l’exemple 20 d’Isaac, dans celui de Jacob, tous deux choisis de Dieu parmi leurs frères : « Cum enim nondum nati essent, autaliquid boni egissent, aut mali (ut secundum electionem propositum Dei maneret), non ex operibus, sed ex vocatione dictum est ei : « Quia major zb » serviel minori ». Et ce « Jacob dilexi, Esaù autem odio habui », que l’Apôtre cite ensuite, ne veut pas dire que Dieu a (sic) réprouvé Ésau, ni être un symbole de la réprobation des hommes qui ne sont pas prédestinés, figurés par Ésau. 3o

Car il n’y a personne, point de Thomiste si outré,