Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/534

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les poids et mesures des Anciens sont venus jusqu’à nous, par la façon dont sont venus à nous les poids et mesures des Indes, depuis que le commerce des Indes Orientales a été fait directement par l’Europe.

5 752 (86. I, p. 79). — Notre eau-de-vie, qui est une invention nouvelle des Européens, a détruit un nombre infini de Caraïbes, et même, depuis qu’ils en boivent, ils ne vivent pas si longtemps; et je ne suis pas étonné que, n’étant pas préparés à l’ivresse 10 de l’eau-de-vie par l’usage du vin, elle fasse sur eux des effets si étranges.

Nous avons aussi apporté aux Caraïbes le mal de Siam.

Je crois que nous leurs avons aussi apporté la i5 petite vérole (comme à l’Amérique), laquelle nous avoit été apportée par les Arabes.

Ces pays nous ont rendu le pian, qui est communiqué (disent quelques-uns) par la piqûre de certaines mouches dans un endroit écorché, ce qui com20 munique dans le sang, ou (comme dit un auteur anglois) par la morsure d’un serpent.

Les maladies mortelles ne sont donc pas les plus funestes. Si les mouches n’avoient communiqué que la peste, ceux qui l’auroient eue seroient morts, et 25 la communication auroit cessé; au lieu qu’elle est devenue éternelle.

Avec les richesses de tous les climats, nous avons les maladies de tous les climats.

753* (77. I, p. 68).— Il est étonnant que les hommes