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Liv. V. Chap. XI.

de l’état, a recours pour le soutenir aux vertus du prince & de ses ministres[1] ; & il exige d’eux tant de choses, qu’en vérité il n’y a qu’un ange qui puisse avoir tant d’attention, tant de lumieres, tant de fermeté, tant de connoissances ; & on peut à peine se flatter que d’ici à la dissolution des monarchies, il puisse y avoir un prince & des ministres pareils.

Comme les peuples qui vivent sous une bonne police, sont plus heureux que ceux qui, sans regle & sans chefs, errent dans les forêts ; aussi les monarques qui vivent sous les lois fondamentales de leur état sont-ils plus heureux que les princes despotiques, qui n’ont rien qui puisse régler le cœur de leurs peuples ni le leur.




CHAPITRE XII.

Continuation du même sujet.


Qu’on n’aille point chercher de la magnanimité dans les états despotiques ; le prince n’y donneroit point

  1. Testament politique.