Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/183

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Elle tenait son menton dans sa main droite et levait sur moi de grands yeux interrogateurs.

— Comment crois-tu que nous puissions faire ? repris-je. Est-ce que tu penses que nous pourrions vivre sans nous voir ? Est-ce que, au contraire, tu ne désires pas être toujours avec moi ?…

— Oh ! toujours ! toujours ! s’écria-t-elle ardemment.

— Alors si je te propose de vivre toujours avec moi, accepteras-tu ?

— Mon adoré !… fit-elle dans une sorte d’extase. Et ses yeux se voilèrent comme si elle rêvait.

— Est-ce que tu n’aimerais pas à connaître le monde, à voir tout cela dont je t’ai parlé ? Tu le connaîtrais avec moi. Je te mènerais partout… Nous ne nous quitterions jamais…

Ses lèvres se mirent à trembler, puis elle