Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/199

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défendre, pour la soigner. C’était ma petite fille…

Je la serrais bien doucement contre moi. J’essayais de la rassurer. Au seuil de ce vaste monde où elle allait se trouver seule avec moi, en plein inconnu, perdue loin des siens, de sa maison, des paysages familiers, de la vie habituelle, elle tremblait un peu. Elle se blottissait dans ma poitrine, pelotonnée et craintive. Je la serrais contre moi.

Puis, à l’idée des merveilles qu’elle verrait bientôt, de tout ce qu’elle allait connaître, sa jeune vie se redressait, alors elle se levait, éclatant de rire et trépignant de joie.

Après, comme une enfant prise en faute, elle se mordait les lèvres, baissant la tête et faisant mine de me regarder en dessous, espiègle. Elle s’approchait de moi à petits pas : « Mon baiser !… » disait-elle. Je la baisais de toute mon âme. Je l’adorais. J’étais en extase devant elle. Tous ses gestes, toutes